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2,8 milliards, pour quoi faire ?

19 avril 2007

Ce billet a pour but de poursuivre le débat sur l’article “Affaire Airbus : les aléas de la décentralisation économique” dans Territoires n° 477, avril 2007.

2,8 milliards, c’est le montant annuel cumulé des subventions accordées par les collectivités locales aux entreprises privées (1,9 milliards) et des dépenses d’équipements faites par ces mêmes collectivités en direction de l’économie locale (0,9 milliards). Est-ce beaucoup, est-ce peu ? Très difficile à dire et, pour parler franchement, ce n’est pas vraiment la question ici. Mais est-ce bien utilisé, voici ce sur quoi nous voudrions nous pencher.

Évidemment, la sortie pendant la campagne de l’affaire Airbus n’y est pas pour rien. L’exemple est typique, presque caricatural. Voici une entreprise qui incarnait il n’y a pas si longtemps la réussite (en l’occurence la réussite de l’Europe, c’était même un argument utilisé dans la campagne du référendum par les partisans du oui) et qui menace aujourd’hui 10000 emplois ; une entreprise proche du pouvoir politique (l’État en est actionnaire, sa direction franco-allemande a été mise en place par les gouvernements successifs) qui se trouve aujourd’hui en conflit avec les territoires qui la porte.

Pourtant l’attrait qu’exercent les grandes entreprises sur les élus locaux ne se dément pas. Les économistes peuvent bien théoriser ce qu’ils veulent, qu’un tissu économique composé de petites et moyennes entreprises est plus stable que des grosses et rares unités… ;
les tenants de l’économie solidaire peuvent bien batailler comme ils veulent, que les services à la personne et les projets économiques basés autant sur la rentabilité économique de l’activité que sur sa plus-value sociale (et donc en partie si nécessaire sur le financement public, ou mutualisé) sont les plus durables… ;
les artisans du développement local peuvent bien le prouver tant qu’ils le veulent, que les seuls systèmes qui vaillent sont ceux des circuits courts et des synergies territoriales, et non du parachutage et de la concurrence exacerbée… ;
tous ces braves gens peuvent bien avoir raison : un entrepreneur qui « arrive » en promettant 500 ou 3000 emplois est toujours bien accueilli.

Peut-il en être autrement ?

Mais certaines régions cherchent de nouveaux modes d’intervention économique. Paca a décidé depuis 2006 de supprimer les subventions aux entreprises ne s’engageant pas en matière d’emploi, de développement durable et d’économie sociale et solidaire. Le Nord-pas-de-Calais finance une étude de faisabilité environnementale, condition sine qua non de l’octroi d’une subvention aux entreprises qui souhaitent s’établirent sur son territoire. Enfin, depuis 2004, Poitou-Charentes fait signer une charte d’engagements environnementaux et sociaux aux entreprises aidées. Ceux qui ne la respectent pas doivent rembourser les sommes allouées, ce qu’une entreprise a déjà été obligée de faire.

Une chose est sûr : nous avons vu les limites du « pragmatisme », celui de ces élus « souples », qui trouvent « des solutions » « au cas par cas » aux entreprises qui souhaitent s’implanter sur leur territoire. Au risque d’être en permanence victime du chantage à l’emploi, avant, pendant, l’activité, voire après la fermeture des entreprises accueillies.

4 commentaires

  1. l’aide publique est une façon de travestir la réalité. Avant d’être transformée en aide, c’est un prélèvement handicapant que l’aide ultérieure ne rembourse pas. L’éconmie invisible, mais réelle, agit davantage que l’économie de communication politique.
    On taxe les PME à tour de bras, provoquant des dépôts de bilan, et après on ose évoquer « l’aide » publique.
    ce n’est pas sérieux.
    C’est tout le système qui doit être profondément modifié.
    C’est un problème de perspective.
    Tous ceux qui vivent du bénéfice des prélèvements obligatoires oublient d’où viennent les deniers et d’une certaine façon s’en contrefichent.
    Ceux qui construisent ne pensent pas comme ceux qui dépensent.

    Nos grandes entreprisent sont gérées comme des administrations et le solde véritable n’est pas positif, d’où le déficit alarmant de la balance commerciale. Un regard avisé sur nos voisins allemands devrait pourtant nous indiquer la voie à suivre.

    Airbus n’est pas économiquement mieux que Concorde.
    Quand notre Président voyage à l’étranger il emmène avec lui sa noblesse de grande entreprise, entre 6 et 15 grands’patrons » en fait des gens pra lui nommés. Quand le chancelier allemand voyage à l’étranger il représente plus de 200 PME….

    trouvons l’erreur..

    BreizhFed


  2. Breizhfed, don’t you forget your history…

    La voie express par exemple. Financée par qui ? Pourquoi ?


  3. Bonjour,

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    Jean-Luc
    L’administrateur de Territoo
    http://www.territoo.net


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