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La santé malade du libéralisme et de la consanguinité

24 janvier 2008

C’est drôle comme un système qui ne fonctionne pas ressemble à s’y méprendre à un système qui ne marche pas. Je m’explique : nous avons tous entendu parlé des dysfonctionnements tragicomiques de la planification industrielle de la triste époque soviétique, de ces usines de pneus qui produisaient un chiffre prédéterminé d’unités ne correspondant en rien aux besoin des usines de roues, dont la production même ne coïncidait guère aux objectifs de production de voiture.

Autre temps, autres mœurs, la carte médicale française est construite sur un modèle libéral où la main invisible de l’appétit de gain (mélangé à une dose d’altruisme) de nos bons médecins devrait accoucher d’une répartition harmonieuse et optimale de l’offre de soins sur le territoire national, et néanmoins vaste. Ils s’installent là où on a besoin d’eux, ce qui leur assure une « clientèle », et équilibre leur répartition à la ville, dans les quartiers, à la campagne.

Oui, sauf que non.

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Car la réalité est loin, loin de cette factice harmonie, et chacun a été amené à un moment de sa vie privée à s’en rendre compte : les périphéries des grandes villes, les territoires ruraux connaissent un déficit d’offre de soins de plus en plus préoccupant, d’autant qu’il n’est guère contré par l’État.

Pourtant, des solutions existent : c’est le cas de l’exercice en groupe des généralistes, pratiqué dans de nombreux pays, mais encore éloigné de la culture libérale de notre médecine. C’est aussi le cas du passage progressif du paiement à l’acte, qui favorise le « choix » de ses patients, voire des pathologies, pour une recherche de « rentabilité » de la part des professionnels qui n’a rien à voir avec une prise en charge globale de la santé d’une population, par des paiements forfaitaires. Là encore, la culture actuelle est très loin de cette réflexion, ce qui a pour conséquence de nous mener dans des impasses, qui devront être traitées cartes sur table aux prochains États généraux de la santé.

Un des problème est sans doute que le milieu médical est composé de pairs qui décident pour eux, entre eux, en se réfugiant derrière la technicité de leur savoir pour refuser de s’ouvrir à des objectifs de société. La place de la société civile dans les politiques de santé est plus que jamais à construire !

Et vous, connaissez-vous des expériences de collectifs citoyens qui ont pu influer sur une politique de santé territoriale ?