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Le bio, le maire, et où sont les truands ?

26 septembre 2007

L’ouverture sarkozienne a des effets rigolards : la nomination d’un futur ex socialiste, Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse, au poste de sous-ministre à la coopération, a entraîné un jeu de chaises musicales qui a envoyé à son poste de sénateur Jacques Muller, maire Vert de Wattwiller. Un socialiste en moins, un sénateur Vert en plus… L’effet Sarkozy joue bien comme une tempête dans un verre d’acide !

Mais laissons la péripétie et l’anecdote, Jacques Muller et les questions qu’il nous posent valent mieux que cela. Car le-dit édile, nous raconte-t-il dans Territoires 480, a un problème : il ne peut répondre à Ferdinand Krust. Plus que de l’agacer, ça l’énerve, ça l’agite, ça le met en colère (ah, les « saines colères » !…). Ferdinand Krust est un citoyen de Wattwiller, agriculteur de son état, tendance bio. S’il s’adresse à son maire, c’est qu’un de ses champs, bio donc, se trouve à proximité d’une culture OGM. Il craint d’être contaminé, ce qui l’exclurait de la filière bio et menacerait donc l’économie de son exploitation.

L’élu entend la plainte, la juge sérieuse, pense qu’elle rejoint le bien commun des concitoyens de son territoire… et constate qu’il ne peut rien faire. Rien de rien. Il prend bien un arrêté mettant en place un périmètre de protection de 3 km autour des cultures bio, mais le préfet le casse : illégal. Jacques Muller, et il n’est évidemment pas le seul dans ce cas, n’a pas le droit d’intervenir. Tout au plus peut-il recevoir M. Krust pour le laisser pleurer sur son épaule, ce qui ne fait jamais de mal.

Jacques Muller a saisi la justice pour obliger le ministre de l’agriculture à prendre des mesures de protection anti-OGM pour les cultures bio. Il ne serait évidemment pas sérieux de lui proposer d’appeler en loosdé les faucheur volontaires d’Alsace pour qu’ils le débarrassent transitoirement de ses ennuis, ce n’est pas ainsi que les sénateurs se comportent…

Dans cette histoire, on retrouve ce parfum d’antan, où les maires n’avait de pouvoir que celui d’orner le monument aux morts, l’État gardant la haute main sur la hauteur et l’emplacement de la statue. Sauf qu’aujourd’hui, s’il veut fleurir, encore ne faut-il pas qu’il exige du pépiniériste local un bouquet garanti 100 % bio !